La start-up dijonnaise mYXpression, spécialiste de l’analyse de données dans le cadre des biothérapies, franchit un nouveau cap en obtenant le marquage CE, en lançant une étude clinique d’envergure en septembre prochain et en finalisant une levée de fonds d’environ deux millions d’euros.

A l’heure actuelle, 40% des biothérapies prescrites aboutissent à une rémission du patient atteint d’une maladie auto-immune. La start-up dijonnaise mYXpression (Côte-d’Or) porte l’ambition de doubler ce chiffre grâce à sa technologie Riti. Elle vient de boucler une levée de fonds de deux millions d’euros pour y parvenir.

« Notre traitement de la donnée, des profils biologiques de patients, nous permet de dresser un rapport intégrant les éléments cliniques sur lesquels le médecin pourra s’appuyer pour orienter sa prescription de biothérapie plus efficacement », explique Jean-François Prugnot, co-fondateur de l’entreprise aux côtés de Jean-François Robineau.

Le second, biologiste, détenteur d’un doctorat en mathématiques et à l’origine d’une thèse sur l’intelligence artificielle, s’est associé au premier, ancien directeur des ventes dans l’industrie pharmaceutique, pour développer un concept innovant basé sur l’analyse de données à l’aide de techniques d’IA.

20 millions de profils biologiques

Pendant dix ans, la technologie a d’abord permis à l’entreprise de constituer une base à partir de 20 millions de profils biologiques d’efficacité des biothérapies avec une lecture de l’ARN. Cette base, véritable big data, regroupe les résultats d’une diversité d’études cliniques internationales.

« A partir de cette base de données, nous faisons du machine learning pour confronter la biologie d’un patient spécifique avec sa maladie et en extraire un score prédictif d’efficacité pour chacune des biothérapies. Le rapport va également préciser les traitements à exclure. »

Des maladies et des marchés

Premier domaine d’application du test Riti, la polyarthrite rhumatoïde concerne 300 000 personnes en France et entre 0,5 et 0,8% de la population mondiale. Cette médecine de précision pourrait ainsi faciliter les prescriptions dans le cadre d’une maladie pour laquelle une dizaine de biothérapies distinctes peuvent être délivrées.

 « Nous sommes en capacité d’examiner sept d’entre elles avec précision selon les patients. Nous allons également travailler sur la maladie de Crohn ainsi que des maladies dermatologiques comme les lupus ou le psoriasis », complète Jean-François Prugnot.

Pour l’heure, mYXpression vient d’obtenir le marquage CE pour son outil et ainsi ouvrir la première porte menant à la commercialisation. « Nous devons compléter cela par une étude clinique que nous allons débuter en septembre avec plusieurs CHU de France et 250 patients, poursuit le dirigeant. Elle durera un an et permettra d’évaluer les taux de rémission obtenus grâce au test Riti. »

C’est pour financer cette étude mais aussi recruter de nouvelles compétences et lancer la commercialisation que la start-up finalise une levée de fonds de deux millions d’euros. Ce financement devrait également contribuer à l’obtention de l’agrément FDA, indispensable pour pénétrer le marché américain.

Source : L’usine digitale