Les laboratoires phamaceutiques français Aguettant et Delpharm ont déposé vendredi une «offre ferme commune» pour la reprise de l’entreprise nordiste Carelide, unique fabricant français de poches de perfusion, placée en redressement judiciaire, a indiqué à l’AFP le président du tribunal de commerce de Lille-Métropole.

Cette offre de reprise de la société Carelide, qui emploie environ 450 personnes, sera examinée lors de deux audiences au tribunal les 25 janvier et 17 février, a précisé Eric Feldmann. Aucun détail sur la nature de cette offre n’était disponible dans l’immédiat.

«Je me réjouis du dépôt de cette offre par Delpharm, et les laboratoires Aguettant, un, industriel sérieux», a réagi auprès de l’AFP le ministre de l’Industrie, Roland Lescure. «Bien entendu, rien n’est encore fait, et l’offre de Delpharm doit encore être travaillée. L’Etat sera au soutien financièrement de tout repreneur crédible pour une reprise de Carelide», a-t-il ajouté.

Difficultés de trésorerie

Avant cette annonce, environ 200 salariés de l’entreprise avaient manifesté dans la matinée à Mouvaux (Nord), défilant avec de faux cercueils et des croix. «Je suis Carelide» ou encore «La perfusion arrive à sa dernière goutte», pouvait-on lire parmi les manifestants. «C’est l’action de la dernière chance», a estimé Meryam Djidel, déléguée syndicale CGT. «On fait du bruit pour se sauver. On aurait dû le faire avant, mais on ne l’a pas fait pour ne pas faire peur aux repreneurs», a-t-elle ajouté.

Plusieurs élus, dont le président LR du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand et le député LFI de la Somme François Ruffin, accompagnaient les salariés. «S’il y a un repreneur ce midi c’est grâce à vous ! Sans syndicat et salariés, le dossier restait en bas de la pile», a lancé au micro M. Ruffin.

Exposé à une «impasse de trésorerie», estimée pour janvier/février à «pas loin de 10 millions d’euros», la société «avait préféré se mettre sous protection de justice» fin octobre «dans l’optique de trouver un cessionnaire», avait indiqué en novembre à l’AFP M. Feldmann. L’entreprise est notamment confrontée à une hausse des prix des plastiques, «très difficilement reportable» sur son marché, «celui des hôpitaux principalement», car ses principaux concurrents, un groupe allemand et l’américain Baxter, «pratiquent des prix très bas en France», avait-il développé.

En octobre 2020, en pleine crise sanitaire, le gouvernement avait octroyé une aide de 5 millions d’euros à Carelide – sur un investissement total de 12,5 millions d’euros – pour lui permettre d’augmenter sa capacité de production et d’automatiser certains procédés de fabrication.

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