L’Uzedy, un traitement de la schizophrénie, vient d’être approuvé aux États-Unis par la FDA. Ce traitement, commercialisé par Teva, s’appuie sur la technologie à longue durée d’action développée par MedinCell.

Le feu vert était attendu. Il n’en représente pas moins « un moment chargé d’émotions pour MedinCell », comme l’a souligné le président du directoire de la biotech, Christophe Douat.

La FDA vient d’approuver la mise sur le marché d’Uzedy, un traitement de la schizophrénie commercialisé par Teva mais qui s’appuie sur la technologie à longue durée d’action, appelée Bepo, développée par MedinCell.

Une première pour la biotech qui estime que la décision « valide notre technologie et notre savoir-faire. Nous avons maintenant un produit sur le marché avec un potentiel commercial important aux États-Unis », se félicite Christophe Douat alors que le produit devrait être commercialisé dans les prochaines semaines.

L’approbation de la FDA est d’autant plus appréciée qu’elle aura été dans un premier temps retardée. En avril 2022, l’agence avait différé sa décision, demandant des précisions sous la forme d’une Complete Response Letter, une procédure très fréquente soulignait alors le dirigeant de MedinCell.

Des revenus supplémentaires pour la biotech

Avec cette approbation de la FDA, MedinCell va pouvoir s’appuyer sur des revenus supplémentaires, sous la forme de milestones commerciaux, estimés à jusqu’à 105 millions de dollars ainsi que sous la forme de royalties sur les ventes. Un enjeu crucial à l’heure où les financements se tarissent pour les biotechs.

Et MedinCell peut espérer des ventes conséquentes sur le sol américain, comme le rappelle Jaime Arango, directeur financier de MedinCell. « Teva construit une franchise en schizophrénie. Sa force de ventes américaine a fait récemment la démonstration de son efficacité sur la même cible de prescripteurs que Uzedy ».

À plus court terme, l’approbation déclenche un paiement de Teva à MedinCell de 4 millions de dollars et débloque l’accès à la troisième tranche, d’un montant de 10 M€, du prêt accordé par la BEI pour un total de 40 M€.

De nombreux projets dans le pipeline

Avec ces financements, MedinCell va pouvoir progresser sur plusieurs projets en phase avancée. La biotech de Montpellier dispose d’un deuxième candidat-médicament en phase III sur la schizophrénie, toujours en partenariat avec Teva, ainsi que d’un projet sur les douleurs post-opératoires, également en essai clinique de phase III, en partenariat avec AiC (Arthritis innovation corporation).

Au-delà de ces indications, MedinCell est également positionné contre le paludisme, sur la contraception féminine ou encore en prévention du Covid-19.

Avec sa technologie Bepo, MedinCell peut développer une version injectable et à longue durée d’action d’un traitement déjà existant. Injecté sous la peau, le produit prend la forme d’un dépôt de petite taille, résorbable en quelques semaines pour libérer le principe actif. Cette forme pharmaceutique aide à résoudre la question de l’observance en évitant des administrations répétées dans le temps.

Voir aussi notre reportage : Dans les coulisses de MedinCell

MedinCell est basée à Jacou, en périphérie de Montpellier (Hérault). Avec cette annonce, la biotech a vu son cours de Bourse bondir de plus de 12 % sur le marché de l’Euronext, à Paris.

Source: Usine Nouvelle