Sanofi a lancé une offre publique d’achat pour s’emparer de la biotech Kiadis, à hauteur de 5,45 euros par action soit un montant global estimé à 308 M€. Un investissement qui démontre la volonté du laboratoire français d’étoffer son pipeline sur les thérapies de précision en oncologie.

Après l’achat de Principia, en août 2020 pour un montant de 3,68 Mrds de $, Sanofi poursuit sa politique d’acquisition sur une cible, plus modeste, mais significative.

Le laboratoire français a lancé une offre publique d’achat pour s’emparer de la biotech Kiadis, à hauteur de 5,45 euros par action (le prix de l‘action variait autour d’1,5 € avant l’annonce). Le montant global de la transaction est ainsi estimé à 308 M€.

Basée à Amsterdam, Kiadis est spécialisée dans le développement de médicaments à base de lymphocytes T, appelés aussi cellules natural killer (NK). Elle dispose d’un portefeuille d’immunothérapies ainsi que de traitements contre des maladies infectieuses. Comme pour Principa, Sanofi avait précédemment noué une collaboration avec Kiadis, avant de s’en emparer.

Sanofi a lancé une offre publique d’achat pour s’emparer de la biotech Kiadis, à hauteur de 5,45 euros par action soit un montant global estimé à 308 M€. Un investissement qui démontre la volonté du laboratoire français d’étoffer son pipeline sur les thérapies de précision en oncologie.

En juillet 2020, Sanofi avait ainsi conclu un accord concernant un programme préclinique de la biotech. L’objectif était alors de développer des synergies avec des anticorps monoclonaux anti-CD38 de Sanofi, tels que le Sarclisa, un traitement récemment approuvé contre le myélome multiple. Le géant français franchit une étape supplémentaire aujourd’hui et souhaite ainsi accéder à la plateforme de développement de Kiadis.

« Nous pensons que la plateforme technologique de développement de médicaments à base de cellules K-NK « prêtes à l’emploi » de Kiadis recèle de nombreuses applications pour le traitement de tumeurs liquides et solides et permettra de dégager de multiples synergies avec le portefeuille émergent de Sanofi en immuno-oncologie », a commenté John Reed, responsable Monde de la R&D de Sanofi.

Le portefeuille de Kiadis comprend trois candidats-médicaments. Deux d’entre eux sont positionnés sur la leucémie aiguë myéloïde (LAM) avec notamment le produit le plus avancé de Kiadis, K-NK002, qui va démarrer une étude de phase II aux États-Unis. Mais Kiadis dispose aussi d’un autre programme, au cœur de l’actualité. KNK-ID-101 va ainsi être évalué contre le nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2. La biotech prévoit ainsi d’initier un essai de phase I/II pour évaluer l’intérêt des lymphocytes T cytotoxiques en traitement des patients atteints du Covid-19.

L’acquisition de Kiadis démontre la volonté de Sanofi de continuer à investir sur le champ des thérapies ciblées en oncologie. Un domaine dans lequel le Français cherche à maximiser ses cibles thérapeutiques en recherchant des synergies avec d’autres laboratoires. 

Sanofi à la recherche de synergies en oncologie

Fin octobre, Sanofi avait ainsi annoncé un accord pour tester un de ses candidats-médicaments, Thor-707 avec le Keytruda, le best-seller de MSD en oncologie, lors d’un essai clinique de phase II.

« Nous pensons que Thor-707 a le potentiel de devenir un médicament qui jettera les bases de la nouvelle génération des traitements en immuno-oncologie », avait précisé Peter Adamson, responsable Monde, Développement en oncologie et innovation en pédiatrie de Sanofi. « Cette collaboration avec MSD nous permettra de déterminer si Thor-707 peut potentialiser et renforcer l’efficacité de Keytruda, et améliorer les résultats cliniques des patients atteints d’un cancer ».

Sanofi mène par ailleurs des essais cliniques distincts pour évaluer ce nouvel agent biologique en association avec d’autres anticorps anti-PD-1, comme Libtayo (cemiplimab), un anticorps monoclonal développé par Sanofi et Regeneron qui a obtenu des résultats prometteurs sur plusieurs types de cancers. Le laboratoire français prévoit également d’évaluer Thor-707 avec des anticorps anti-EGFR et anti-CD38, pour le traitement de différents types de tumeurs solides.

Dans un univers de la pharma où les produits prometteurs en oncologie, et les biotechs qui les développent, sont des cibles très disputées, les combinaisons de médicaments demeurent un moyen efficace de s’ouvrir de nouveaux marchés.

Source : Industrie Pharma