Le groupe pharmaceutique Suisse a annoncé vouloir acquérir le laboratoire allemand de biotechnologie MorphoSys. Avec l’achat de ce laboratoire qui détient un nouveau traitement contre le cancer du sang, Novartis veut se développer en oncologie.

« Avec l’acquisition prévue de MorphoSys, nous souhaitons renforcer notre portefeuille de produits en développement et celui de pointe en oncologie », a déclaré Shreeram Aradhye, directeur médical de Novartis, dans un communiqué publié lundi soir.

Avec cette opération, Novartis doit mettre la main sur le pelabresib, un nouveau traitement prometteur contre le cancer du sang, et étoffer sa présence mondiale en hématologie. Le groupe précise d’ailleurs collaborer de longue date avec le laboratoire biopharmaceutique établi à Planegg près de Munich, fondé en 1992 et coté depuis 1999 à la Bourse de Francfort.

Transition vers l’oncologie

Le médicament pelabresib de MorphoSys, actuellement en phase finale de test, est décrit par Novartis comme « un traitement potentiel de nouvelle génération » pour les personnes atteintes de myélofibrose, un type rare de cancer du sang.

Selon Jean-Paul Kress, PDG de MorphoSys, l’accord avec Novartis permettra « d’accélérer les opportunités de développement et de maximiser le potentiel de commercialisation de pelabresib à une plus grande vitesse et à une plus grande échelle ».

L’acquisition, qui reste soumise à l’approbation des actionnaires et des autorités de régulation, devrait être finalisée au cours du premier semestre de l’année. Si tout se passe comme prévu, Novartis offrira 68 euros par action pour la société basée en Bavière.

Fortes de cette perspective, les actions de MorphoSys, cotées à l’indice Tecdax des valeurs technologiques, ont bondi de 15 % pour atteindre 66 euros dans les premières transactions à Francfort mardi.

Un géant très profitable

Un investissement qui intervient alors que le géant pharmaceutique suisse a plus que doublé son bénéfice en 2023 sous l’effet des gains résultant de la scission de Sandoz. Son chiffre d’affaires pour les activités conservées s’est monté à 45,4 milliards de dollars, en hausse de 8% par rapport à l’exercice 2022, son bénéfice net pour 2023 s’est monté à 14,9 milliards de dollars (13,7 milliards d’euros), contre 7 milliards de dollars en 2022.

« Novartis a achevé sa transformation stratégique pour devenir une entreprise entièrement centrée sur les médicaments innovants », avait déclaré son directeur général, Vas Narasimhan, lors de la publication des résultats du groupe le 31 janvier.

Fort de cette bonne santé financière, le groupe a déjà annoncé en juin, acquérir l’Américain Chinook Therapeutics, pour 3,2 milliards de dollars. Basé à Seattle, Chinook Therapeutics est à la tête de deux médicaments à un stade de développement clinique avancé pour la néphropathie à immunoglobulines A (IgA), une maladie rénale rare. Cette maladie « affecte surtout les jeunes adultes et conduit potentiellement à la dialyse ou à une greffe du rein », souligne Vas Narasimhan, le directeur général de Novartis, cité dans le communiqué. En effet, jusqu’à trois patients sur dix voient cette maladie évoluer vers une défaillance rénale et nécessitent d’être placés sous dialyse en l’espace de 10 ans.

Ce rachat doit donc permettre à Novartis de compléter « significativement » son portefeuille de traitement pour les maladies rénales, souligne le groupe suisse dans le communiqué.

Source : La Tribune