Le façonnier de médicaments généralistes, installé à Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire) va accroître son activité en 2024 avec la fabrication d’un nouveau produit : des seringues préremplies.

Chez Delpharm, les signaux économiques sont au vert. Le fabricant français de médicaments de formes liquides buvables et injectables, installé sur la zone commerciale de Chambray-lès-Tours, accélère son ascension depuis son rachat en 1988 au groupe Delmas. En 2024, ce seront 30 millions de seringues stériles préremplies qui seront fabriquées sur le site, suite à un investissement conséquent de 28 millions d’euros – grâce à une aide de l’État de 20 millions d’euros, dont une partie sous forme de prêt.

À la recherche de nouveaux clients

« L’objectif est de proposer cette nouvelle offre pour nos clients actuels mais aussi des nouveaux », affirme la directrice du site, Gaëlle Huon de Penanster. Aujourd’hui, les débouchés sont à plus de 50 % des laboratoires internationaux basés en France, le reste se situe principalement en Europe.

« L’idée de notre nouvel atelier de seringues est de proposer un produit qui ne se faisait pas ailleurs. Plutôt que de relocalisation, je préfère parler de localisation en France d’un nouveau produit. C’est un vrai enjeu car la France a décroché sur ce secteur. »

Nous prévoyons de recruter encore une quinzaine de postes dans les six moisGaëlle Huon de Penanster, directrice de Delpharm à Chambray-lès-Tours

L’investissement de Delpharm – par son ampleur, n’en est pas moins rare. « Nous avons réalisé en une seule fois la totalité de l’investissement, ce qui se fait habituellement au coup par coup. Nous avons construit une mini-usine de 1.500 m2, avec toutes les lignes de remplissage, mirage, conditionnement,… et la production d’eau que cela implique. » Résultat, pour 2023-2024, la prévision de croissance monte à 15 % tandis que le chiffre d’affaires de l’année dernière atteignait 30 millions d’euros.

Suivant cette dynamique, les salariés de Delpharm ont franchi la barre des 300. « Nous prévoyons de recruter encore une quinzaine de postes dans les six mois », ajoute la directrice. Il est loin le temps où l’usine démarrait en pleine campagne de Chambray. Petit à petit, de nouveaux bâtiments se sont ajoutés dans le paysage, occupant la moitié 33.000 m2 de terrain.

Des actionnaires réinvestissant dans l’outil de production

Le succès de Delpharm, Gaëlle Huon de Penanster le voit dans la stratégie et gouvernance du groupe qui propose toutes les formes galéniques de médicaments. « Delpharm est détenu par des gens de la société, pas par des actionnaires extérieurs ; ce qui permet de faire des choix de long terme. L’argent qui est gagné est toujours réinvesti dans l’entreprise. » Aujourd’hui, Delpharm compte douze sites en France, d’autres dans le monde de l’Italie au Canada, et continue de s’accroître par le rachat chaque année de nouvelles usines. Toutes sont en croissance.

Source: la nouvelle république