Après des années d’avancée, la vaccination reflue dans les pays pauvres sous l’effet des conflits, du changement climatique et, aujourd’hui, des coupes américaines dans l’aide humanitaire. Quatre chercheuses appellent, dans une tribune au « Monde », à remédier à la totale dépendance du continent africain à l’égard des producteurs étrangers de vaccins.

La vaccination est l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et les plus rentables au monde. Pourtant, de nombreuses maladies « évitables » (c’est-à-dire pour lesquelles un vaccin ou un traitement existent) progressent aujourd’hui, sous l’effet du changement climatique, des conflits et des déplacements de populations, et mettent en péril des années d’avancées réalisées en matière de santé mondiale.

Ainsi, en 2023, 11 millions d’enfants n’avaient toujours pas reçu leur premier vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, dans les 57 pays pauvres soutenus par l’Alliance du vaccin, soit 18 % de plus qu’en 2019. Dans ce contexte, l’annonce de coupes potentielles dans le financement américain de l’organisation, qui approvisionne la majorité des pays africains, suscite de vives préoccupations : plus d’un million de décès supplémentaires dus à des maladies évitables pourraient être enregistrés, dont une grande partie surviendrait en Afrique.

Source : Le Monde