En difficulté après avoir perdu les commandes d’un important client de l’industrie pharmaceutique, le groupe de chimie fine Isochem, a informé ce mardi 13 juin devoir se déclarer en cessation de paiements à la fin du mois de juin.
L’entreprise qui comprend 285 salariés répartis sur quatre sites en France et dont le siège social est installé à Vert-le-Petit en Essonne, va demander à la fin du mois la protection du tribunal de commerce d’Evry, afin de solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire début juillet.
La direction a déjà entamé des discussions avec des industriels et des investisseurs pour reprendre l’activité « le plus largement possible » et reprendre « un maximum de salariés », selon une source proche du dossier.
Annulation d’un gros contrat ?
Isochem est frappé de plein fouet par l’annulation brutale, au tournant de cette année, de toutes les commandes de son principal client, un groupe pharmaceutique américain sous contrat depuis des années avec Isochem et qui représentait « environ 35% » de son chiffre d’affaires annuel, a-t-on précisé de source proche du dossier.
Il s’agirait du laboratoire pharmaceutique américain Gilead, qui aurait invoqué la baisse des perspectives de vente de ses médicaments contre l’hépatite C en Asie, selon Nasser Hammiche, délégué CGT du groupe, à l’issue d’un comité central d’entreprise.
Gilead a toutefois démenti ce mardi 13 juin au soir avoir résilié son contrat de fabrication avec Isochem et avoir annulé des commandes à ce sous-traitant : « Gilead base ses commandes en fonction de ses besoins auprès de ses différents fabricants. »
Des hauts et des bas financiers
Ancienne filiale de la Société nationale des poudres et des explosifs (SNPE), Isochem a été cédée en 2010 au holding industriel allemand Aurelius AG.
Après des années dans le rouge, des suppressions d’emplois et des cessions de filiales à l’étranger, la société venait d’atteindre l’équilibre financier l’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 57 millions d’euros.
La fabrication de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique représente l’essentiel de son activité, mais l’entreprise est aussi un sous-traitant pour l’industrie cosmétique et pour l’agrochimie notamment.
Vente du site de Pont-de-Claix ?
Outre Vert-le-Petit, le groupe possède trois autres sites en France: Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, Pithiviers dans le Loiret et un petit site d’une quinzaine de salariés à Pont-de-Claix en Isère, dédié à l’agrochimie. Ce dernier pourrait être vendu à part. Un repreneur avait déjà été recherché l’an dernier, en vain.
« C’est très dur, on est inquiet pour tous les sites, il y aura de la casse obligatoirement », a ajouté M. Hammiche de la CGT.
Source : France Info