Fermentalg a réussi à améliorer ses résultats en 2020, évolution qui vient étayer la stratégie portée par le PDG Philippe Lavielle, validée en particulier par la hausse des ventes de l’huile algale DHA Origins. La PME innovante de Libourne continue par ailleurs à développer ses partenariats, avec DDW sur les colorants comme avec Suez sur les puits de carbone.

Philippe Lavielle, PDG de Fermentalg, vient de présenter les résultats annuels de cette société girondine de biotechnologie située à Libourne, cotée en bourse et spécialisée dans la culture de microalgues (ou phytoplancton) à fort potentiel, en compagnie de Bertrand Devillers, directeur administratif et financier. Si la pandémie de Covid-19 a perturbé l’an dernier certains de ses développements, 2020 s’est au bout du compte plutôt bien passé pour l’entreprise, qui a vu son chiffre d’affaires progresser de +16 % à 2,2 millions d’euros, tandis que son déficit reculait de 60 %, avec un résultat net négatif de 6,8 millions d’euros.

« Nous sortons renforcés de cette année 2020 totalement hors norme, confirme Philippe Lavielle. Dans les Oméga-3s, poursuit-il, nous avons consolidé nos investissements en marketing et notre réseau de distributeurs, ce qui devrait nous permettre d’accélérer notre croissance dès 2021 avec déjà un doublement de nos ventes à fin mars.

Pour notre plateforme dédiée aux colorants alimentaires naturels et aux protéines alternatives, souligne le PDG, nous avons noué une alliance avec un leader mondial pour lancer le programme d’industrialisation dès 2022. Dans les solutions environnementales, nous finalisons la création d’une coentreprise ambitieuse avec Suez. Enfin, nous nous sommes dotés des moyens financiers nécessaires pour mener à bien nos projets ».

Une trésorerie renforcée en 2020 et au 1er trimestre

L’entreprise a notamment émis en juin 2020 pour 7 millions d’euros d’obligations convertibles en actions, et encaissé 1 million d’euros en soutien innovation de la part de Bpifrance. La direction souligne qu’au final « l’utilisation partielle » de ces outils a permis de renforcer la trésorerie de +3,8 millions d’euros au cours de l’exercice 2020, portant cette dernière de 8 millions d’euros à 11,8 millions d’euros. Cette mobilisation des moyens financiers s’est poursuivie au cours du 1e trimestre 2021 via l’exercice de bons de souscription d’actions (BSA) et l’usage de la ligne de financement en fonds propre souscrite auprès de Kepler Cheuvreux, qui ont permis à Fermentalg de lever 11,6 millions d’euros supplémentaires au travers de l’émission d’un peu plus de 5,2 millions d’actions nouvelles. Cette couverture financière doit permettre à Fermentalg de continuer à poursuivre ses objectifs sans encombre jusqu’en 2023.

Malgré la pandémie, les ventes de DHA Origins ont montré leur potentiel

L’entreprise de Libourne ne parie pas sur ce filet de sécurité pour simplement durer plus longtemps et met l’accent sur la commercialisation de ses produits, à commencer par la DHA Origins. Une huile algale riche en oméga-3 dont les ventes ont augmenté de +16 % en 2020, à 2,2 millions d’euros. Et ceci malgré les retombées délétères de la pandémie de Covid-19, qui ont entrainé le report du lancement de nouveaux produits dans l’industrie alimentaire ou encore des difficultés logistiques. En plus de la DHA Origins, Fermentalg s’appuie sur son partenariat (très poussé) avec l’entreprise américaine du Kentucky DDW Inc, à Louisville, deuxième plus grand marchand de couleurs alimentaires au monde, avec laquelle les Girondins développent en particulier leur pigment algal bleu baptisé Blue Origins, tiré de la microalgue Galdiera sulphuraria. Un pigment naturel rarissime dans cette gamme de couleurs.

Poursuite du partenariat avec Suez et des tests du puits de carbone

La PME libournaise, qui emploie un peu moins de 70 salariés, continue par ailleurs à travailler sur la création d’une coentreprise avec le groupe Suez, pour accélérer l’industrialisation et la commercialisation de solutions de capture et de valorisation de dioxyde de carbone. C’est ainsi que Fermentalg a mis en test depuis 2019 dans la région parisienne, en partenariat avec Suez, un puits de carbone qui permet de capter des fumées d’origine industrielle pour les transformer en oxygène grâce à l’action de microalgues cultivées par l’entreprise girondine. Un projet de longue haleine que les deux partenaires vont continuer à développer. Fermentalg annonce enfin le lancement cette année des premières expérimentations sur site industriel d’un photo-bioréacteur d’une capacité de 10 m3 pour la fabrication massive de microalgues.

Source : LA TRIBUNE