Enfin une bonne nouvelle pour l’industrie pharmaceutique française, après les déceptions sur le vaccin Sanofi. Une biotech parisienne, Eligo Bioscience, vient de signer un très gros contrat pour accélérer le développement d’un traitement révolutionnaire contre l’acné.

Créée en 2014 au sein de l’Institut pasteur, la start up Eligo Bioscience est aujourd’hui installée au sein de l’incubateur de l’hôpital Cochin. Retenez bien le nom de son fondateur, Xavier Duportet. Il n’a que 33 ans, et très certainement un grand avenir. 

Il a en tout cas un grand espoir : celui de débarrasser les adolescents d’un cauchemar, l’acné, et de tous ces traitements qui dessèchent la peau en éliminant toutes les bactéries. 

Je ne suis pas certaine de réussir à vous expliquer en détail sa technologie mais je vais essayer : vous avez peut-être entendu parler de CRISPR-Cas9, une technique pour couper l’ADN d’une cellule, comme des ciseaux génétiques. Elle a valu le prix Nobel de chimie à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna l’an dernier. Xavier Duportet veut l’utiliser pour supprimer des morceaux d’ADN des bactéries qui provoquent l’acné. 

Et c’est pour quand cette pommade miracle ? 

Pas pour tout de suite, il y a encore du chemin à parcourir : il faut peaufiner le concept pré-clinique, puis entamer le marathon des essais. Tout cela nécessite beaucoup d’argent. La bonne nouvelle, c’est que cela intéresse le grand labo pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline. GSK, c’est l’Augmentin, le Clamoxyl, la Ventoline… C’est l’un des dix premiers groupes mondiaux

Il va apporter environ 200 millions d’euros, par étape, à Eligo, pour sa licence, dans le cadre d’un accord de recherche et développement. Cela a été annoncé hier à l’occasion d’une grande conférence organisée par la banque américaine JP Morgan. 

Un labo anglais, d’une conférence organisée par une banque américaine… Vous êtes sûre que c’est une bonne nouvelle pour la France ?

On pourrait rêver bien sûr que ce soit un gros labo français qui finance ce programme d’ « Eligo-biotiques », les antibiotiques du futur, et que ce soit annoncé dans une grande conférence à Paris. Mais quand vous parlez aux deux stars françaises des biotech, André Choulika, le fondateur de Cellectis qui fait des thérapies géniques contre le cancer du sang, ou Philippe Pouletty, un des créateurs de Carmat, le cœur artificiel, ils sont très clairs : il faut beaucoup d’argent pour développer une start up médicale. 

Or en France, on se méfie de l’innovation de rupture. En plus les investisseurs n’ont pas les mêmes moyens que les anglo saxons. Alors, pour l’instant, il faut bien s’appuyer sur eux pour grossir. 

Source : France Inter