Ce vendredi, la société de biotechnologies bordelaise annonce avoir obtenu 6 millions d’euros de la Commission européenne, dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020, pour la première thérapie qui cible les déficits cognitifs des personnes atteintes du syndrome de Down.

Après le traitement de l’addiction au cannabis, Aelis Farma , qui développe une nouvelle génération de médicaments pour les maladies cérébrales, s’attaque pour la première fois aux déficiences cognitives dues au syndrome de Down, plus connu sous le nom de trisomie 21. Afin de financer le développement clinique de son candidat médicament AEF0217, la société bordelaise annonce, ce vendredi, avoir décroché 6 millions d’euros de la Commission européenne , dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020, pour le projet Icod (Improving Cognition in Down Syndrome).

Lancé officiellement en mars 2021, il est codéveloppé et coordonné par le professeur Rafael de La Torre Fornell, à l’Institut de recherche médicale de l’hôpital del Mar (IMIM) à Barcelone, où seront menées les quatre phases I sur une centaine de participants. Ensuite, la phase II, qui inclura environ 130 personnes porteuses du syndrome de Down pour tester l’efficacité et les effets indésirables de cette thérapie novatrice, se déroulera dans cinq centres cliniques en Espagne, en Italie et en France (CHU de Saint-Etienne et Institut Jérôme Lejeune). « Ce financement européen va constituer un véritable accélérateur pour ce projet capital », estime le docteur Pier Vincenzo Piazza, président et cofondateur d’Aelis Farma.

La mémoire de travail

C’est l’aide la plus substantielle accordée à l’AEF0217 qui a déjà reçu des financements de la région Nouvelle-Aquitaine et de l’Europe (Feder), à hauteur de 1,4 million. Quel espoir porte-t-il pour le million de personnes touchées par cette maladie génétique en Europe et aux Etats-Unis ? « Son processus de développement est unique, puisque nous avons décidé de nous focaliser sur le déficit principal des personnes porteuses du syndrome de Down, à savoir la mémoire de travail, qui n’avait jusqu’à présent pas vraiment été étudié chez l’animal à cause de barrières technologiques », explique-t-il.

Pour les surmonter, la société a donc développé un nouveau test ad hoc, nommé « Bordeaux Maze », qui lui permet d’étudier cette déficience de façon identique chez les personnes et les souris trisomiques.

« L’altération de la mémoire de travail est le déficit le plus crucial observé chez ces personnes, qui a un impact énorme sur leur capacité d’apprentissage ».

Aelis Farma espère rendre ce nouvel outil de prise en charge disponible pour ces patients d’ici à 7 ans.

Source : Les Echos