Le groupe Unither investit 68 millions d’euros, dont 34 millions financés par l’État, dans un nouveau bâtiment de l’usine d’Amiens. Il abritera une nouvelle ligne de production avec 200 emplois à la clef d’ici à 5 ans. Elle aura la capacité de fournir des unidoses pour des vaccins contre le Covid. Ce qui permettrait de vacciner l’Europe en six mois.

Lors de la visite d’Emmanuel Macron à Amiens le 22 novembre 2021, l’usine Unither s’est vue confirmée l’octroi par l’État d’une aide de 34 millions d’euros pour développer ses seringues unidoses, avec 200 emplois à la clé. Ce projet a fait l’objet d’un dépôt dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) national « Capacity Building » portant sur les capacités de production de produits de santé et d’équipements destinés à la lutte contre la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences. 

À ce titre, le projet vient d’être déclaré lauréat et disposera d’un accompagnement par l’État via le Programme d’investissements d’avenir (PIA). Installé sur la Zone industrielle nord, ce leader mondial de la fabrication en sous-traitance de produits pharmaceutiques est expert dans la fabrication et le conditionnement d’unidoses, grâce à la technologie Blow-Fill-Seal, formage, remplissage et scellage, qui assure la stérilité du produit. 

Le groupe va investir 68 millions d’euros, dont 50% financés par l’État, dans un nouveau bâtiment avec une nouvelle ligne de production. « C’est une nouvelle usine dans l’usine d’Amiens. Un nouvel atelier de 6 000 m² totalement dédié à la fabrication en forte quantité et à cadences élevées d’unidoses de vaccins. Nous visons un milliard d’unidoses par an. Ce qui permettrait de vacciner l’Europe en six mois. La montée en charge se fera sur 5 ans avec le recrutement de 200 personnes », annonce Éric Goupil, Pdg d’Unither qui compte actuellement 350 salariés à l’usine d’Amiens, siège du groupe qui enregistre un chiffre d’affaires de 330 millions d’euros.

Lutter contre les futures pandémies

La technologie BFS permet de produire de fortes quantité de produits en peu de temps. Autre intérêt : zéro perte de produits car ce sont des unidoses. En réalité, l’idée d’associer un flacon BFS monodose avec une aiguille n’a rien d’une nouveauté. Ces flacons BFS sont moulés, remplis et scellés lors de la fabrication pour obtenir des produits parfaitement stériles. 

Les Américains ont déjà eu l’idée avec ApiJect de proposer un système breveté avec une aiguille qui viendrait percer la dose et se fixer dessus pour créer une dose unique de vaccin. « Nous, nous allons associer l’aiguille et la dose via une connexion standardisée, explique Éric Goupil. Pour lutter contre le Covid et d’autres pandémies, ce système est effectivement un outil stratégique de réponse à une pandémie. Il permet de connecter une dose BFS à une aiguille. Cette innovation est une révolution dans son aspect de l’application. Car cela est compliqué puisque….Notre forte expérience du BFS nous donne un temps d’avance. »

Un projet soutenu depuis des mois par Amiens Métropole

Unither c’est 2,5 milliards d’unidoses par an en temps normal. Créée le 29 novembre 1993 à Amiens par la reprise d’une usine appartenant à Sanofi, la société s’est d’abord spécialisée dans la production d’unidoses stériles en polyéthylène telles que le sérum physiologique, les produits pour l’asthme ou les collyres. 

Grâce à ses sites aux États-Unis, en France et en Chine, Unither est en mesure de gérer le développement d’un produit BFS depuis sa conception jusqu’à sa fabrication. « C’est un des arguments qui a fait la différence lorsque j’ai écrit à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance pour lui présenter ce dossier dans le cadre d’un appel à projets du plan de relance, conclut Alain Gest, président d’Amiens Métropole. Avec la Région, nous l’avons immédiatement soutenu et ce il y a plusieurs mois déjà. »

Source : Unither