Les salariés ont appris la mauvaise nouvelle jeudi 17 juin 2021 : une centaine de postes vont être supprimés au centre de Recherche et développement de Johnson&Johnson beauté France. Le chiffre de 135 est avancé. La direction ne confirme pas mais explique qu’une « reconfiguration globale » va être menée.

Surpris et abasourdis. C’est ce qui qualifie l’état d’esprit des salariés du centre de Recherche et développement (R&D) de Johnson&Johnson beauté France (JJSBF) rencontrés jeudi 17 juin à la sortie du site de Val-de-Reuil. Après la tenue d’un comité économique et social le matin, ils ont appris qu’une centaine de postes seront supprimés dans leur service. « On nous a dit 135 », affirme un salarié qui travaille dans le seul centre européen R&D cosmétologie de l’entreprise américaine.

Un chiffre que n’affirme ni ne contredit François-Emmanuel Beaufrand, directeur des ressources humaines Supply chain et Recherche et développement de Johnson&Johnson. Il confirme toutefois : « Il y aura un fort impact sur le site » et uniquement sur la R&D de JJSBF. 160 postes peuvent être concernés.

« Il faut être plus rapide et plus agile »

Ces suppressions de postes s’expliquent par « une reconfiguration globale de la R&D de JJSBF. Elle est devenue nécessaire car il y a un changement majeur dans les modes de consommation et de distribution. Il faut être plus rapide et plus agile  », poursuit Emmanuel Beaufrand, qui ne précise pas non plus le calendrier concernant le Plan de sauvegarde de l’emploi. Dans l’avenir, la recherche « s’appuiera au maximum sur les deux centres mondiaux, situés en Asie et aux États-Unis. Pour les marques plus locales, il sera fait appel à des partenaires stratégiques, autrement dit des sous-traitants qui ont des expertises spécifiques ».

Une décision « incompréhensible et révoltante » pour Bernard Leroy (UDI), président de l’Agglo Seine Eure : « On va se battre et travailler pour faire revenir la direction sur sa décision. Je suis aux côtés des chercheurs et prêt à travailler avec Marc-Antoine Jamet. » Ce dernier, le maire de Val-de-Reuil (PS), est lui aussi en colère : « C’est insupportable. Après Janssen, le groupe avait dit qu’il ne touchait plus à rien. Ce sont des gens qui n’ont pas de parole et qui ont une indifférence totale pour le site français. »

Il y a un peu plus d’un an, en février 2020, Janssen (groupe Johnson&Johnson) annonçait la fermeture de son laboratoire de recherche situé à Val de Reuil et employant 42 personnes, au profit d’une relocalisation en Belgique. Suite à un accord signé en septembre, NovAliX, société française de recherche, loue les anciens laboratoires inoccupés et a repris des salariés.

Le centre de production n’est pas impacté

Cette nouvelle suppression de postes provoque des inquiétudes pour le site de production Janssen Cilag, également à Val-de-Reuil, où travaillent 450 personnes. « Johnson&Johnson parle de trouver des « tâches additionnelles » pour les personnes en production. Quelles sont ces tâches qu’ils cherchent pour occuper la production ? », s’interroge Marc-Antoine Jamet. François-Emmanuel Beaufrand assure que le centre de production n’est pas impacté par la reconfiguration et qu’il reste « un centre stratégique ».

Source : Paris Normandie