Tours se dote d’un nouvel équipement pour la filière des biotechnologies : la « Healthtech station » : Un bâtiment de 5.300 m2, incluant un incubateur et accélérateur d’entreprises biotech, va être construit sur le site des casernes Beaumont-Chauveau.

Tours deviendra-t-il un phare pour la très dynamique industrie du biomédicament ? L’incubateur et accélérateur d’entreprises de biotechnologies qui s’installe sur le site des casernes Beaumont-Chauveau, au cœur de la métropole, le placera en tout cas dans la lumière. Posée comme un troisième acte dans la ville, après l’émergence de l’Institut des métiers et des technologies des produits de santé (IMT) et le Bio3 Institute, qui forme en alternance aux métiers de la production de biomédicament et de biocosmétique, inscrite dans un paysage régional dynamique (lire encadré), la « Healthtech Station » pourrait devenir un catalyseur d’innovations pour la filière

2.300 m2 dédiés au biomédicament

« Dans l’écosystème actuel, les grands laboratoires pharmaceutiques n’ont plus les capacités en R & D (recherche et développement), qui se recentrent sur les start-up », contextualise Samuel Dominique, dirigeant de Heritage Consulting, et porteur du projet pour des investisseurs privés.

Ces derniers parient donc sur une mise de 16 millions d’euros, dont 2 uniquement consacrés à l’investissement matériel, pour des laboratoires de haute technologie.
En tout, ce sont 5.300 m2 de bâti sur 5 étages qui sortiront de terre fin 2020, dont 2.300 m2 dédiés aux biotechnologies ; le reste a vocation à abriter notamment une salle de sport et un restaurant.
Outre l’incubateur proprement dit, où les très jeunes pousses pourront trouver conseils et accompagnement, l’ensemble de laboratoires et de bureaux pourra accueillir des start-up en cours de mûrissement.

« La Région s’associe en soutenant un Plan d’investissements d’avenir de filière, qui permettra aux start-up d’obtenir des subventions pour avoir accès au lieu », précise Samuel Dominique.

MAbsilico pourrait être l’une d’elles. Derrière cette société « deeptech » (ou technologie de rupture) fondée en 2017, « vingt ans de recherche au CNRS et à l’Inra », un brevet déposé, retrace Anne Poupon, chercheuse et cofondatrice de la start-up. Devant elle, un financement d’un million d’euros remporté via le concours d’innovation de Bpifrance, et l’objectif arrêté de développer son logiciel qui met l’intelligence artificielle au service de la recherche d’anticorps thérapeutiques.

« Nous pourrons accueillir entre 5 et 10 start-up de ce type, précise Samuel Dominique. Sur le territoire [régional, NDLR], nous avons 58 projets identifiés. »

De quoi irradier bien au-delà de la région.

Source : La Nouvelle République