AdhexPharma, spécialisée dans les patchs transdermiques et les films orodispersibles, fait l’acquisition d’une entreprise allemande, la seconde depuis 2021, pour se positionner sur un marché bien spécifique, celui des formulations complexes.

AdhexPharma vient de finaliser l’acquisition de tesa Labtec, la division dédiée à la pharmacie du groupe tesa, spécialisé dans les adhésifs, qui souhaitait se séparer de cette activité.

Avec cette transaction, le façonnier bourguignon acquiert le portefeuille et les clients de tesa Labtec qui fabrique et développe des solutions galéniques sous forme de patchs transdermiques et topiques, ainsi que des films oraux, buccaux ou sublinguaux. Implanté en Allemagne avec deux sites, à Langenfeld pour la R&D et à Hambourg pour la fabrication, tesa Labtec compte 80 employés et un chiffre d’affaires de quinze millions d’euros. Les détails financiers de la transaction n’ont pas été divulgués. 

« Nous allons bénéficier de l’expertise de longue date de tesa Labtec dans la formulation de patchs et de films oraux. Nous allons également fournir une gamme de services encore plus large à nos clients, tout en offrant une expertise supplémentaire en matière d’innovation et de développement aux acteurs qui mettent au point des thérapies innovantes », a indiqué Bruno Loiseau, le directeur général d’AdhexPharma.

À terme, et grâce à une enveloppe de huit à dix millions d’euros sous cinq ans, AdhexPharma entend relocaliser la production du site de tesa Labtec de Hambourg en France. « Contrairement à l’installation de Langenfeld, tesa souhaite conserver son site de Hambourg pour sa production industrielle. Nous allons donc relocaliser les activités de Hambourg à Chenôve, là où se trouvent nos laboratoires de R&D et notre site de fabrication. Cela représente une grosse échéance d’investissement pour nous, mais cela ne nous fait pas peur », ambitionne le directeur général. AdhexPharma va ainsi construire de nouveaux locaux pour doubler sa surface de salles blanches et recruter environ 60 personnes.

En 2021, AdhexPharma avait déjà fait l’acquisition de l’activité patchs d’une entreprise allemande, AMW, spécialisée dans les systèmes d’administration de médicaments biodégradables à libération lente. Deux acquisitions qui témoignent des ambitions de la CDMO dijonnaise.

Viser les marchés de niche

Créée en 2007 à la suite du rachat de l’unité de production de patchs des laboratoires Fournier, AdhexPharma est la seule entreprise française positionnée sur les patchs transdermiques et les films orodispersibles. Et depuis 2007, l’entreprise a bien grandi.

En 2022, son chiffre d’affaires vise 28 M€, en croissance de 40 % par an depuis 2014. La CDMO fabrique actuellement cinq produits approuvés, à raison de plus de 80 millions d’unités par an, pour des clients tels que Biogaran ou encore Pierre Fabre. L’entreprise, qui emploie au total 130 salariés, compte également dix produits dans son pipeline, allant de la phase préclinique jusqu’à des phases proches de l’AMM.

Mais le façonnier ne compte pas s’arrêter là, comme le précise Bruno Loiseau : « Depuis le rachat d’AMW en 2021, nous avons fait évoluer notre business model, puisque aujourd’hui nous cherchons à détenir des AMM et à les proposer en licence. Cela permettra d’atteindre notre objectif d’ajouter un produit tous les deux ans à notre portefeuille. »

Et pour ce faire, AdhexPharma vise un marché bien spécifique, celui du « hard to make dosage forms », un marché de niche qui regroupe les solutions d’administration de médicaments tels que les patchs, les micro-aiguilles ou encore les implants.

Source: l’usine nouvelle