Le laboratoire mise plus de 600 M$ potentiels pour deux composés en préclinique du pipeline de la biotech. De quoi confirmer les intentions du laboratoire en oncologie.

Il s’agit d’une transaction importante pour des candidats-médicaments encore en phase préclinique. Le laboratoire français Pierre Fabre a annoncé la signature d’un accord de collaboration et de licence avec la biotech américaine Scorpion Therapeutics. L’objectif est le codéveloppement de deux composés du pipeline de Scorpion positionnés en oncologie.

Il s’agit d’une transaction importante pour des candidats-médicaments encore en phase préclinique. Le laboratoire français Pierre Fabre a annoncé la signature d’un accord de collaboration et de licence avec la biotech américaine Scorpion Therapeutics. L’objectif est le codéveloppement de deux composés du pipeline de Scorpion positionnés en oncologie.

Le premier est le STX-721, une petite molécule administrée par voie orale, actuellement en préclinique pour le traitement potentiel du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Le second est le STX-241, également une petite molécule administrée par voie orale, mais capable de pénétrer dans le système nerveux central (SNC). Pour ces deux composés, Scorpion prévoit de déposer des demandes de nouveau médicament de recherche (NMR) auprès de la FDA, respectivement en milieu d’année 2023 et au premier semestre 2024.

Ces deux molécules agissent de façon similaire, en inhibant de manière sélective le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), une hormone protéique. Plusieurs mutations de l’EGFR constituent les causes les plus fréquentes du CPNPC, le sous-type de cancer du poumon le plus répandu, survenant dans environ 14 % à 38 % des tumeurs, selon la zone géographique.

Selon Pierre Fabre, ces deux inhibiteurs combinés seraient en mesure de traiter plus de 90 % des mutations activatrices dans le CPNPC avec mutation de l’EGFR, où il existe encore beaucoup de besoins insatisfaits.

« Ce partenariat devrait contribuer à élargir la portée de nos programmes ciblant l’EGFR, et nous permettre d’aider les patients qui ont un besoin urgent de ces traitements, y compris sur des marchés tels que la Chine, où près de 50 % de tous les cas de CPNPC sont susceptibles de présenter une mutation de l’EGFR à l’horizon 2030 », a précisé Axel Hoos, le p-dg de Scorpion.

Un accord potentiel à 612 M$

En vertu des termes du contrat, Scorpion recevra 65 millions de dollars (59 M€) en paiement initial et jusqu’à 553 M$ en paiements additionnels, selon le franchissement de certaines étapes réglementaires. Pierre Fabre versera également à la biotech un pourcentage de redevances progressives pour chaque produit sous licence, dans une fourchette moyenne d’un à deux chiffres.

Scorpion dirigera le développement clinique du STX-721, tandis que le laboratoire français dirigera celui du STX-241. La biotech conservera les droits de commercialisation des deux composés aux États-Unis, au Canada et au Japon, tandis que Pierre Fabre sera responsable des activités de commercialisation dans l’ensemble des autres territoires, principalement en Europe et en Chine.

Parier sur l’oncologie

Cette opération illustre parfaitement la stratégie du groupe français. En 2019, Pierre Fabre a en effet initié un virage stratégique tourné vers l’oncologie, bien que présent dans cette aire thérapeutique depuis de nombreuses années avec le Navelbine (vinorelbine), lancé en France en 1989 et utilisé dans le traitement du cancer du poumon et du cancer du sein. En 2022, l’oncologie a représenté 17 % des ventes du groupe, pour un chiffre d’affaires total de 2,7 Mrds €.

Pour atteindre ce chiffre, Pierre Fabre a notamment pu compter sur le Braftovi (encorafenib), autorisé en association avec le binimetinib dans le traitement de patients adultes atteints de mélanome non résécable ou métastatique et en association au cetuximab, dans le traitement de patients adultes atteints de cancer colorectal (CCR) métastatique.

« Nous sommes ravis d’entamer cette collaboration avec Scorpion pour le codéveloppement de STX-721 et STX-241, que nous sommes impatients d’ajouter à notre portefeuille en oncologie. Pierre Fabre développe et commercialise des traitements anticancéreux depuis près de 40 ans. Nous avons récemment concentré nos efforts de R&D sur les thérapies ciblées, et ce partenariat avec Scorpion incarne cette démarche stratégique », a déclaré Éric Ducournau, le directeur général de Pierre Fabre.

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