Le géant pharmaceutique américain et la société privée d’investissement Bain Capital ont annoncé la création d’une société biopharmaceutique spécialisée dans les troubles du système nerveux, Cerevel Therapeutics. Cette dernière héritera de plusieurs composés de Pfizer, qui met fin à sa recherche dans les neurosciences.

La société privée d’investissement Bain Capital et Pfizer ont annoncé la création de Cerevel Therapeutics, une nouvelle société biopharmaceutique centrée sur le développement de candidats médicaments pour traiter les troubles du système nerveux central. Bain Capital Private Equity et Bain Capital Life Sciences ont engagé 350 millions de dollars dans la nouvelle société. Une somme à laquelle pourra s’ajouter, si nécessaire, un capital supplémentaire. Pfizer détiendra, quant à lui, 25 % du capital de Cerevel. Morris Birnbaum, vice-président senior et directeur scientifique de la médecine interne de Pfizer, et Doug Giordano, senior-vice président du développement commercial à l’international de Pfizer, feront partie du comité de direction de Cerevel, tout comme Adam Koppel et Chris Gordon, directeurs généraux de Bain Capital. Pfizer et Bain Capital aideront la nouvelle société, qui sera basée à Boston (États-Unis), à recruter une équipe de scientifiques spécialisés dans le système nerveux central ainsi que des cadres supérieurs du domaine des sciences du vivant. Ces derniers devront être dotés d’une solide expérience dans le développement clinique de thérapies potentielles pour les patients atteints de maladies neurologiques et neuropsychologiques.

Cerevel hérite de plusieurs composés de Pfizer

Pfizer a fourni à Cerevel un portefeuille pré-commercial incluant trois composés au stade clinique et plusieurs composés précliniques conçus pour cibler une large gamme de troubles du système nerveux central, dont la maladie de Parkinson, Alzheimer, l’épilepsie, la schizo-phrénie et l’addiction. Les deux éléments les plus avancés du portefeuille de Cerevel sont un agoniste partiel D1, qui devrait entre en phase III en 2019 pour le traitement des symptômes de la maladie de Parkinson, ainsi qu’un agoniste GABA 2/3 prêt pour la phase II, qui sera initialement étudié pour lutter contre l’épilepsie. Cerevel dispose également de programmes actifs en développement précoce et d’un programme de recherche en neuro-inflammation.

« Nous sommes ravis que Cerevel continue de développer les composés de Pfizer », a déclaré Morris Birnbaum.

En janvier dernier, le laboratoire américain annonçait en effet qu’il mettait fin à sa recherche sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, afin de se focaliser sur d’autres domaines, ce qui devrait entraîner la suppression de 300 emplois dans le Massachusetts et le Connecticut (États-Unis, CPH n°828). Pour Pfizer, placer ses atouts en neurosciences dans une société spécialisée dans les troubles du système nerveux central Cerevel représentait ainsi « l’étape suivante optimale ». Si le géant américain a abandonné la recherche dans les neurosciences, il continue cependant d’investir dans ce domaine. En juin, il annonçait en effet qu’il envisageait d’injecter 600 M$ supplémentaires dans son fonds de capital-risque, Pfizer Ventures, et qu’environ 25 % du capital disponible serait consacré à de jeunes sociétés spécialisées dans le domaine des neurosciences (CPH n°847).

Source : Industrie Pharma