L’industrie pharmaceutique recrute chaque année entre 10.000 et 14.000 personnes, selon Pôle emploi, et ne s’adresse pas qu’aux profils scientifiques.

Avec ses 103.000 emplois recensés sur le territoire et ses 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’industrie pharmaceutique est aujourd’hui considérée comme l’un des poids lourds de l’économie française. Pourtant, elle a du mal à recruter, notamment chez les jeunes.

Un secteur en mal de jeunes

Seulement 2,9 % des salariés travaillant dans le secteur ont moins de 26 ans, indique le rapport annuel sur la situation de l’emploi 2022 des Entreprises du médicament (Leem), le principal syndicat de la filière.

« L’industrie pharmaceutique pâtit d’un déficit de connaissances et d’attractivité. Beaucoup pensent encore qu’elle se résume à des laborantins en blouse blanche qui font de la R & D – qui fort heureusement existent –, mais le secteur réunit bien d’autres disciplines », explique Arnaud Chouteau, directeur emploi formation au Leem, dans une interview accordée à Pôle emploi en octobre 2023.

Et le spécialiste de préciser : « Trop souvent, les personnes qui ont toutes les compétences pour postuler chez nous n’y pensent ou ne le font pas, persuadées que cette industrie n’est pas pour elles, alors que le secteur recrute toutes typologies de profils. Au Leem, nous avons coutume de dire  »du bac au bac +12 » et c’est une réalité. » En effet, l’industrie pharmaceutique ne s’adresse pas qu’aux profils scientifiques. Elle regroupe plus de 150 métiers différents, de la recherche à la production, en passant par le numérique, l’ingénierie ou le marketing.

Des métiers variés

Parmi les professions les plus recherchées par les recruteurs, on trouve notamment les conducteurs de ligne de production. Leur mission principale consiste à veiller au bon déroulement des étapes de fabrication et de conditionnement des produits pharmaceutiques. Les contrôleurs qualité, qui organisent le suivi et le contrôle de la qualité des produits, et les chargés de recherche, qui réalisent des travaux dans le cadre d’un projet défini, sont également très demandés, tout comme les techniciens de maintenance industrielle, qui assurent l’entretien des équipements.
D’autre part, les métiers de la biotechnologie, tels que les chargés de pharmacovigilance, techniciens en bio-production ou ingénieurs de recherche, et ceux du numérique (bio-informaticiens, data analysts, data scientists, spécialistes de la robotique…) devraient particulièrement être sollicités dans les années à venir. « On estime aujourd’hui à 10.000 le nombre de postes à pourvoir à l’horizon 2030 dans les biotechnologies, à mesure que s’accroissent les traitements biologiques commercialisés par les laboratoires pharmaceutiques et le besoin en vaccins. Les compétences digitales, que tout le monde s’arrache, font partie de nos grands besoins : plus de 5.000 postes sont à pourvoir d’ici à 2026 dans les métiers du numérique en santé, afin de répondre aux enjeux en matière d’intelligence artificielle, de simulation numérique, de big data ou de cybersécurité », poursuit Arnaud Chouteau.

Tout pour plaire !

Travailler dans l’industrie pharmaceutique comporte de nombreux avantages, à commencer par des conditions de travail favorables (horaires flexibles, télétravail…) et une rémunération attractive : entre 1.698 € et 6.393 € brut par mois selon le niveau d’expérience et d’études. Notons que c’est aussi l’un des domaines où les femmes sont majoritaires puisque 56,3 % des salariés étaient des femmes en 2021, selon le syndicat des Entreprises du médicament. Grâce à sa grande variété de métiers, le secteur permet également d’avoir de bonnes perspectives d’évolution au sein d’une même entreprise. Enfin, la filière pharmaceutique est très dynamique et fait face à des changements constants. Elle permet donc de bénéficier d’une sécurité de l’emploi de manière pérenne et de relever de nouveaux défis tout au long de sa carrière.

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