Le géant pharmaceutique américain Eli Lilly acquiert une licence mondiale pour un candidat-médicament antidouleur de Confo Therapeutics.

La société de biotechnologie gantoise Confo Therapeutics, fondée en 2015 en tant que spin-off de l’Institut flamand de biotechnologie (VIB) et de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), développe des médicaments à base d’anticorps de lama.

Depuis mars 2022, son candidat-médicament contre la douleur causée par des lésions nerveuses, par exemple le diabète ou la chimiothérapie, est dans une première phase de développement clinique. Il s’agit de la première des trois étapes cliniques qui doivent être franchies par tout traitement avant d’être finalement approuvé et mis sur le marché.

« Une reconnaissance fantastique »

Afin d’augmenter les chances du candidat-médicament – CFTX-1554 – dans cette phase de développement très coûteuse qui dure un an, Confo Therapeutics est sur le point de conclure un accord de licence mondial avec la société pharmaceutique américaine Eli Lilly. Cette dernière est, par ailleurs, déjà active dans la commercialisation de médicaments contre la douleur chronique.« Nous aurons les résultats définitifs de cette étude de phase 1, à laquelle 92 volontaires ont participé, d’ici quelques mois. »Partager surTwitterCEDRIC VERVERKENCEO DE CONFO THERAPEUTICS

« Une reconnaissance et une étape fantastiques », se réjouit Cedric Ververken, CEO de Confo Therapeutics. « Eli Lilly est l’une des rares entreprises pharmaceutiques à investir dans les antidouleurs, à avoir l’expérience des lancements sur le marché et à disposer de la machinerie nécessaire aux essais cliniques ».

Eli Lilly prendra en charge le développement du CFTX-1554 après la première phase de recherche. « Nous aurons les résultats définitifs de cette étude de phase 1, à laquelle 92 volontaires ont participé, d’ici quelques mois« , affirme le CEO de Confo Therapeutics. « Il n’y a eu aucun problème. »

L’accord avec Eli Lilly rapporte à Confo Therapeutics 40 millions de dollars immédiatement. Et jusqu’à 590 millions de dollars pourront être ajoutés à cette somme si le candidat-médicament franchit des étapes de développement prédéterminées. Les mêmes conditions s’appliquent aux molécules de réserve, qui peuvent être déployées si quelque chose devait mal tourner avec le CFTX-1554, et à un anticorps en phase de recherche préclinique.

Par ailleurs, si le CFTX-1554 arrive sur le marché, Confo Therapeutics recevra d’Eli Lilly des redevances sur les ventes. « Nous pouvons également décider de continuer à co-investir dans notre médicament », avance Cedric Ververken. « Si nous le faisons, notre taux de redevance augmentera« .

Pas de dépendance

En tant qu’entreprise pharmaceutique américaine qui subit de plein fouet les ravages sociaux des analgésiques addictifs dans son pays, Eli Lilly est intéressée par l’approche innovante de Confo Therapeutics. « Les opioïdes, des molécules semblables à la morphine, agissent sur le cerveau et plus particulièrement dans les zones qui favorisent la dépendance« , explique M. Ververken. « Ils fonctionnent très bien, mais ont de nombreux effets secondaires ». Et d’ajouter: « Notre candidat-médicament ne crée pas de dépendance car il agit de manière périphérique. Il ne pénètre pas dans le cerveau et la moelle épinière, mais dans d’autres endroits, comme les jambes et les bras ».

Dans sa recherche de médicaments, Confo Therapeutics part de fragments d’anticorps de lamas comme outils pour développer des médicaments qui agissent sur les RCPG, un type de protéine présent sur les cellules humaines. « Le génome humain comporte des centaines de types de protéines de ce type », explique le CEO. « Elles transmettent des signaux externes aux cellules et jouent un rôle dans de nombreux troubles. Il existe déjà beaucoup de médicaments approuvés, notamment contre le diabète et l’obésité, qui agissent sur les cibles des RCPG ».

En savoir plus…L’Echo