Autorisations de mise sur le marché, recherche et essais cliniques, barrières douanières… si les stocks de médicaments sont sécurisés, un hard Brexit compliquerait sacrément la vie des laboratoires.
La big pharma n’a pas attendu les tergiversations et états d’âme de Boris Johnson pour agir. L’enjeu, il est vrai, est de taille : le marché britannique des produits pharmaceutiques, dixit les douanes, représente 9 % du marché européen. Et selon la fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques (EIFPA), près de 3.000 spécialités pharmaceutiques sont produites au Royaume-Uni pour l’Europe, et 3.200 en Europe à destination des patients anglais. Le Royaume-Uni est le quatrième pays destinataire au sein de l’Union (7,4 % des exportations) pour l’industrie pharmaceutique française, et le 7e contributeur en termes d’importations (4,7 % du total).
Les industriels, toutefois, sont formels : un no deal ne sera pas synonyme de ruptures de stocks. « A ce stade, nous n’avons pas identifié de risques de ruptures, affirmait Philippe Lamoureux, le directeur général du Leem, puissant syndicat du secteur, il y a quelques jours à Challenges. Voilà plus de deux ans que les entreprises anticipent et s’organisent. »
Stocks de médicaments
Ainsi Sanofi a choisi dès 2017 d’augmenter ses capacités de stockage et d’entrepôts outre-Manche, tout en sécurisant les transports venus du continent. « Nous avons aussi exclu le Royaume-Uni de nos chaînes d’approvisionnement pour les médicaments distribués en Europe », précise le laboratoire tricolore. Même son de cloche à Novartis : « Aucun produit fourni en France ne provient du Royaume-Uni, et outre-Manche, nos stocks de traitements Novartis et Sandoz sont au plus haut », indique le géant suisse.
Dès 2018, aussi, l’Agence nationale de santé du médicament (ANSM) s’est efforcée de repérer les produits « à risques ». Une vingtaine était alors concernée…
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