Le groupe pharmaceutique américain devrait mettre à disposition 17 nouveaux traitements au cours des deux prochaines années en France, son cinquième marché mondial et deuxième en Europe. Il s’agira de « traitements, vaccins et extensions d’indications dans les champs de l’oncologie, de la prévention vaccinale, des maladies rares et inflammatoires, et des anti-infectieux », a précisé l’entreprise. Le groupe avait annoncé en 2022 et 2023 plus d’un milliard d’euros d’investissements dans l’Hexagone d’ici 2026.

« A ce jour, nous avons investi plus de 700 millions d’euros. Sur une période de deux ans, c’est quasiment un million d’euros par jour », a déclaré Reda Guiha, président de Pfizer en France, au cours d’une conférence de presse.

Thérapies géniques

Ces investissements ont été fléchés notamment vers des partenariats de recherche et des essais cliniques menés en France, mais pas dans la création d’usines sur le territoire. Pfizer compte treize sites de production en Europe, mais n’en possède plus en propre en France depuis qu’il a cédé son usine de Viagra en 2013 au façonnier français Fareva.

« Nous attendons dans quelques mois des résultats d’un essai clinique de phase III (dernière étape avant une demande d’autorisation de mise sur le marché, NDLR) sur une thérapie génique dans la myopathie de Duchenne », maladie génétique qui provoque une dégénérescence des muscles, a indiqué Reda Guiha.

Dans la catégorie des anti-infectieux, trois antibiotiques sont en phase de développement et Pfizer s’attend à ce que l’un d’eux arrive à disposition des patients cette année en France. Il est « important de préserver les antibiotiques anciens, mais encore utiles à la plupart des patients et réserver l’innovation en cas d’impasse thérapeutique » a souligné le président de Pfizer France. Dans les maladies rares, Pfizer a déposé des dossiers auprès de l’Agence européenne du médicament pour deux thérapies géniques de traitement de l’hémophilie. « Une sera disponible cette année » en France, a avancé le dirigeant.

Tourner la page du Covid

La France représente le cinquième marché du groupe après les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne. Il est d’autant plus important pour le groupe qui doit tourner la page de la pandémie. Et pour cause, Pfizer est resté dans le rouge au quatrième trimestre, lesté comme prévu par la chute des revenus liés à son vaccin Comirnaty et à son antiviral Paxlovid contre le Covid-19.

D’octobre à fin décembre, le laboratoire, qui avait été l’un des premiers à développer un vaccin contre le coronavirus, a affiché une perte de 3,37 milliards de dollars, contre un bénéfice de 4,99 milliards de dollars publié un an auparavant. Comme au troisième trimestre, déjà marqué par une perte, Pfizer, qui a fait des profits record au cœur de la pandémie, a en effet été pénalisé par une importante démarque de ses stocks de Paxlovid – à hauteur de 3,5 milliards de dollars -, sur fond de reflux de la pandémie.

La baisse de revenus liés au Covid a pénalisé l’ensemble de l’année 2023 : le mastodonte a engrangé 58,5 milliards de dollars de revenus, un plongeon de 42% sur un an. Toutefois, en excluant le Paxlovid et le vaccin Comirnaty, Pfizer voit ses revenus croître de 7%, fait-il valoir, grâce au lancement de produits dans de nouvelles indications.

« Nous abordons 2024 avec des bases solides », avait souligné fin janvier Albert Bourla, le dirigeant du groupe, cité dans le communiqué. « Nous sommes encouragés par la solide performance de nos produits non-Covid au quatrième trimestre 2023, avec des contributions significatives de nouveaux lancements et une croissance robuste d’une année sur l’autre pour plusieurs marques clé. » Pour 2024, Pfizer confirme anticiper un chiffre d’affaires se situant dans une fourchette de 58,5 à 61,5 milliards de dollars.

Source : La Tribune