Le groupe français Seqens spécialiste des principes actifs et intermédiaires pharmaceutiques reprend l’usine de bioproduction CellForCure de Novartis aux Ulis (Essonne), et ses 180 salariés. L’acquisition, positionne Seqens dans les thérapies cellulaire et génique, et repositionne le site comme un sous-traitant pour la production de biomédicaments.

L’usine de bioproduction CellForCure des Ulis (Essonne) se retrouve un avenir. Fondé par le LFB en 2013 puis acquis par Novartis en 2019, ce site stratégique pour la production de biomédicaments en France change à nouveau de mains. Le 27 novembre 2023, Seqens a officialisé le rachat du site, effectif à partir du 1er décembre, qui sera renommé CellForCure by Seqens. Le montant de l’acquisition demeure confidentiel. Les 180 salariés de l’usine changent d’employeur et toutes les infrastructures sont reprises. Originellement axé sur la sous-traitance avant de devenir entièrement dévolu aux productions de Novartis, le site se repositionnera à nouveau comme un centre spécifique de production à façon, que ce soit pour le développement ou la fabrication jusqu’à l’échelle commerciale de biomédicaments, pour le compte de laboratoires académiques, d’entreprises de biotechnologies ou de grands groupes pharmaceutiques.

Entrée de Seqens sur le marché des thérapies cellulaire et génique

Pour Seqens (3500 salariés, plus de 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022), cette opération négociée depuis l’été dernier marque une «nouvelle étape, c’est un premier pas vers les thérapies cellulaires et géniques qui vient compléter notre positionnement sur les petites molécules et la production de principes actifs et d’intermédiaires pharmaceutiques», commente Gildas Barreyre, secrétaire général du groupe. Producteur mais aussi sous-traitant pour le développement pharmaceutique et la production sous contrat (CDMO), Seqens va considérablement élargir son périmètre d’activités en intégrant le marché de la bioproduction, où les capacités sont stratégiques mais sont encore sous-dimensionnées en France.

Le premier défi sera «d’accompagner rapidement des clients dans le développement de leurs projets et de remplir l’usine», souligne Gildas Barreyre. Il décrit une «vraie demande pour la bioproduction. Mais pour l’offre CDMO en thérapie cellulaire, ce sont soit de très petits acteurs soit de très grands comme Catalent et Lonza. CellForCure by Seqens se positionnera comme un acteur flexible et agile mais disposant d’un haut standard de qualité et de toute la gamme d’expertise, de savoir-faire et d’équipements permettant d’accompagner les projets des phases cliniques jusqu’aux phases commerciales».

Depuis le démarrage par le LFB puis les développements et investissements amenés par Novartis ces dernières années, l’usine francilienne se pose comme un outil industriel de haute performance. Sur 10 000 m2 se déploient six suites de développement et de bioproduction, indépendantes et flexibles, avec une capacité de plusieurs centaines de lots par an, assure Seqens. Le site peut ainsi accueillir des projets de thérapie cellulaire et de thérapie génique très divers et à différents stades de maturité, et pourra à la fois assurer des développements, des productions de lots cliniques et des productions commerciales. Plusieurs projets sont en discussion, de premiers contrats attendus sous peu.

Novartis concentré sur ses productions de biomédicaments en Alsace

Novartis ne restera pas client de l’usine. Le laboratoire suisse quitte définitivement les Ulis dont les productions avaient permis de traiter 580 patients en Europe. Cette cession découle de la restructuration du réseau industriel de bioproduction du groupe suite «à une évolution défavorable de la demande» pour sa thérapie cellulaire CAR-T, utilisée dans le traitement de cancers du sang mais dont un résultat d’essai clinique décevant n’avait pas permis «d’élargir l’utilisation de cette thérapie», entraînant «une sous-utilisation des capacités de production», avait expliqué Novartis dans un communiqué justifiant la fin des opérations aux Ulis. En France, le laboratoire suisse concentre ses productions de thérapies cellulaires sur son usine d’Huningue (Haut-Rhin, 800 salariés), qui produit 4 biomédicaments et 18 millions de doses par an.

Source : L’Usine Nouvelle