Le laboratoire français abandonne son programme de développement d’un vaccin après la réduction des financements américains.

Sanofi Pasteur, la division vaccins du groupe pharmaceutique français, a mis un terme à son programme de développement d’un vaccin contre le virus Zika. Cette décision,  discrètement publiée le 1er septembre  sur le site Internet américain du laboratoire et mise en lumière par des  médias spécialisés aux Etats-Unis, a été prise après que l’Autorité de recherche et développement avancés dans le domaine biomédical (Barda) a décidé de réduire le financement accordé à Sanofi Pasteur pour ce programme.

« Par conséquent, Sanofi n’a pas l’intention de continuer à développer un candidat-vaccin contre Zika pour le moment », ni d’obtenir une licence sur la technologie développée en partenariat avec l’institut de recherche Walter Reed Army. L’année dernière, Sanofi s’était vu accorder  une enveloppe de 43,2 millions de dollars (37,5 millions d’euros) afin de mener des essais cliniques d’un vaccin contre Zika.

Un virus mal connu

De fin 2015 à début 2016, une épidémie de ce virus mal connu et généralement bénin s’était rapidement propagée sur le continent américain. Généralement bénin, il s’était en fait révélé responsable de malformations du foetus et de complications neurologiques chez l’adulte, poussant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer un statut « d’urgence de santé publique de portée mondiale » (retiré en novembre dernier). Les Etats-Unis, de leur côté, avaient lancé un plan d’urgence pour faciliter les moyens de lutte contre Zika.

Sanofi s’était alors félicité d’être « la première grande entreprise pharmaceutique à se lancer dans la recherche d’un vaccin » et à répondre à l’appel de l’OMS pour trouver un vaccin. « Nous avons à la fois l’expertise et les capacités de production, ce qui nous permet d’avancer très rapidement », expliquait alors Nicholas Jackson, directeur de la recherche de Sanofi Pasteur.

Déclin de l’épidémie

Mais le déclin de l’épidémie a poussé la Barda à revoir en août son accord avec le groupe français, alors que  certains élus et ONG américains  ont critiqué l’accord d’exclusivité de licence accordé à Sanofi. Le français « respecte la décision de la BARDA de réallouer ses ressources limitées vers ses priorités », explique-t-il dans son communiqué et indique qu’il continuera à collaborer aux efforts de recherche pour améliorer la connaissance de Zika. Et il pourra relancer le programme « si l’épidémie resurgit ».

Cette décision correspond également à la volonté du groupe, numéro deux mondial des vaccins, de vouloir se consacrer davantage  aux vaccins généralistes  « ayant un champ d’application géographique mondiale », comme l’expliquait en mars David Loew, son dirigeant.

Plusieurs autres vaccins contre Zika sont toujours en cours de développement, dont l’un des plus avancés est celui développé par un autre institut de recherche américain et actuellement en phase d’essais cliniques.

Source : Les Echos